Adeline CREPIN place les questions sociétales au centre de son univers artistique. "Mes écritures calligraphiques et picturales sont toutes deux un reflet d'une histoire, d'un monde que je porte et dans lequel je vis. Devant les dérives de la société privilégiant le profit, je suis très inquiète pour le devenir de nos enfants. Quelle nourriture pour demain, quel avenir pour eux ? Au début, le thème de mon travail était la Naissance, le passage dans lequel la mort peut vous pendre à un cordon avant même de vous laisser vivre." 
Certains lecteurs s'offusqueront contre l'art utilisant les thématiques de la mort en référence à la tentation morbide de la société et des marchands friands de "sang neuf". Mais chez Adeline, ce n'est pas vacuité de contenu mais bien réflexion artistique. La symbolique de ses thématiques (origine de la vie, mort, femme-arbre, etc.) est idéalement servie par ses choix techniques. Par exemple, pour la mort "J'avais choisi la plume pour la dureté du métal, et la finesse du trait noir pour le tranchant et la force qu'il peut avoir. Cette pointe qui griffe, lacère et perce parfois, m'était nécessaire dans la création de mes dessins. Cette pointe est comme le temps qui passe et ride le corps. Ce choix n'était donc pas innocent : l'outil parle de la lutte mais entre également dans une lutte. Elle blessait en surface comme marque le temps en profondeur. Tout était spontané, il n'y avait aucun tracé de construction. Je commençais directement à l'encre et me laissais ensuite aller aux jeux du graphisme et des tâches. Le dessin se construisait parcelle par parcelle, comme la vie qui est une accumulation d'expériences; au fur et à mesure, tout s'emboîtait. Le vagabondage des mots et de la pensée venait soutenir les dessins. Le choix du noir et blanc fut une évidence dès le début. Je tente toutefois quelques nuances. Celles-ci restent légères pour que mon travail garde son esprit et sa force."
Aujourd'hui, ses dessins ont recourt à des personnages de la mythologie. "Malgré leurs origines variées, ils ont en commun d'être ou plutôt d'avoir été honoré comme déesses et dieux de la fertilité. Ils font également état de la fragilité de l'être. Les abeilles viennent prendre une place à côté de ces personnages. La mortalité massive, observée ces derniers temps, de ces insectes "pollinisateurs" est un phénomène inquiétant. Avec leur disparition, la fertilité des plantes est compromise."
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