Mécèn'Arts : association de solidarité des arts plastiques et visuels

lundi 5 avril 2010

Nouvel adhérent : Stephan SHAYEVITZ (multi-arts)

Initiation - Le Chemin
Stephan SHAYEVITZ, est artiste "à titre « professionnel », depuis 1985, époque à laquelle j’ai arrêté mon activité d’architecte pour, précisément, pouvoir me consacrer totalement à la création." Il nous ouvert hier les portes de son univers artistique avec un grand sens de l'hospitalité généreuse dans son atelier-villa-galerie à Pantin (93) à l'occasion de la Pâques juive avec une soixantaine d'ami(e)s.

Comment résumer (pour ne pas dire classer) ses diciplines artistiques ? Il ne présente pas une ligne créative unique, ni une inspiration ou un style systématiques que certaines galeries exigent au nom de la "cohérence artistique". Stephan dessine, peint, assemble, colle, grave, photographie, sculpte, soude, écrit et compose des ambiances sonore (15 ans de piano, ça marque ! merci maman Shayevitz pour l'info). Toutes ces expressions débordantes d'imaginations et maîtrisées trahissent sa recherche plastique permanente : "DIVERSITE, car j’ai très longtemps pensé qu’il fallait rester concentré sur une technique (la peinture à l’huile par exemple) tant chaque « pratique » était un Everest qu’il fallait conquérir sans se disperser, avec concentration; car je pense aujourd’hui que chaque route, (chaque fausse route), chemin ou sentier, permet d’ouvrir tant de nouvelles perspectives !"


Psyché
(hommage à sa femme psychanalyste ?)
Déchirure

Il a enseigné l’art sur Toulouse aux adultes et aux enfants de 1985 à 1990 : "Il y a eu quelque moments magiques comme quand des gamins vinrent me dire qu’ils avaient appris à « regarder »." C'est non sans un sens de l'auto-dérision qu'à la question de la réussite majeure, il répond : "Peut-être avoir abandonné une agence qui marchait très bien pour me consacrer à ce que je fais depuis [...] J’en vis. Bien mieux qu’avant, car ce fut parfois TRES difficile. Mais ça reste assez « précaire » dans le sens de l’irrégularité [...] Mais nous sommes si peu nombreux à vivre de notre art que je me trouve TRES privilégié. [...] Je passe mon temps à abandonner ce que fais dès que je sais le faire, pour passer à des techniques, des moyens ou sujets d’expression différents. C’est gratifiant et j’arrive à en vivre. Tout va aussi bien que possible dans un contexte absurde…"

«Couple 2»
tirage numérique
contrecollé sur aluminium
workinprogress 2
Huile sur toile 
100 x 100 cm
Globalement heureux, il ne boude pas ses plaisirs tout en reconnaissant les limites dans une grande lucidité et un franc parlé : "Se lever chaque matin libre de sa création, sans dépendre de (presque) personne… Et se coucher, souvent tard le soir, fatigué mais heureux de sa journée et attendant avec impatience le lendemain…Le plus difficile ? Le temps qui manque. Décevant ? Sans doute le « marché » de l’art et une certaine « frivolité » de notre époque. J’ai toujours considéré que l’acte créatif ne pouvait se vivre véritablement sans le regard de l’autre. Que la vision de l’artiste dans sa tour d’ivoire n’était pas « juste ». Alors la reconnaissance passe forcément par plus de notoriété. Et la notoriété passe donc par les fourches caudines du « marché de l’art ». Et c’est là que le bât (où le bas ?) commence sérieusement à blesser…Bien sûr, totalement isolé. J’étais à Toulouse jusqu’en 1992, rêvant de Paris, d’échanges et de tissage, (d’y trouver la Ruche ou le Bateau Lavoir, façon contemporain… A part quelque squats un peu crades où il ne se passait pas grand chose, je n’ai fait que très peu de vraies rencontres ; et je le regrette profondément. Mais cela ne tient pas qu’aux conditions sociales, il y a aussi l’égo un peu surdimensionné de beaucoup de « collègues » qui rend les échanges difficiles…"

Vie intérieure 2 Bronze cire perdue 
hauteur 1.20 m
Ses sources d'inspiration sont "La vie, l’amour, la haine, le plaisir, la souffrance, la mort…" qu'il a exprimé avec des moyens techniques variés : "Ce fut la glaise et la peinture à l’huile. Actuellement c’est plutôt Photoshop et Illustrator pour l’image, Logic audio pour le son, et Word pour l’écriture. Beaucoup de chose avec très peu d’espace : c’est fabuleux."

Oui, c'est fabuleux un artiste heureux malgré le manque de temps, d'espace, d'expos, etc. et qui consacre un dimanche par mois à recevoir ses nombreux amis autour d'un buffet gargantuesque à l'image de ses arts pluriels.

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